Les pays africains réclament la solidarité promise par les pays développés en guise d’indemnisation pour la pollution !

On a l’habitude de le dire : chose promise, chose due ! A l’issue de la COP de Copenhague en 2009, les pays développés se sont engagés à mobiliser la somme de 100 milliards de dollars par an dès 2020, à destination des pays en voie de développement. Un engagement transformé en obligation en 2015 à Paris pour les pays riches et pollueurs, mais une récompense et soutien pour les pays pauvres, peu pollueurs, mais qui paient le prix fort des changements climatiques.

Cette promesse est rappelée aux Etats à l’occasion de la COP26 qui s’ouvre à peine. Ladite aide devrait déjà être à disposition des pays moins pollueurs, donc principalement les pays africains, mais ne l’est pas jusqu’ici. En effet, l’Afrique n’est responsable d’émissions de CO2 qu’à 3% alors qu’elle représente 20% de la population mondiale. Pourtant, elle subit le réchauffement climatique de plus belle, entre les tempêtes tropicales et les inondations forçant plus d’un million de personnes à quitter leur foyer en Somalie, les invasions de criquets en Afrique de l’Est ou des sécheresses dans le sud…

Malgré le faible impact du continent sur les dérèglements climatiques, selon le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), il est en voie d’être le plus affecté par ces bouleversements d’ici les deux dernières décennies du siècle. Et déjà, « nous subissons de façon chronique des pertes, des dommages et d’autres conséquences liées aux sécheresses et aux inondations » et il n’est question que de nourriture, selon David Mfitumukiza, chercheur à l’université Makere de Kampala.

Economiquement parlant, l’on a enregistré depuis 2000 des pertes financières de l’ordre de plus de 32 milliards d’euros dues à l’instabilité des phénomènes météorologiques.

Sur le plan humain, la sécheresse a coûté la vie à plus de 700 000 personnes depuis 1970 et à nos jours, plus de 400 millions de personnes vivent dans la pauvreté à travers le continent, chiffre qui continuera de progresser avec ces dérèglements.

L’Afrique a donc besoin de s’adapter à cela, de même qu’elle a besoin de se développer. Pour cela, elle demande un effort de transparence de la part des pays développés quant à la réduction des émissions, mais également sur les financements. De ce fait, les pays pollueurs devront s’engager non seulement à réduire les principales émissions de gaz néfastes, mais aussi à accompagner systématiquement l’Afrique en débloquant la somme de 100 milliards de dollars, tel que convenu. Et il faut le dire en dernier ressort, le président de la COP, Alok Sharma et la secrétaire exécutive des Nations unies pour le changement climatique ont affirmé que ces fonds ne pourront pas être versés à l’Afrique avant 2023.