La gériatrie : une discipline qui s’impose dans le continent africain !

La gériatrie, cette branche de la médecine qui s’intéresse aux personnes âgées est très peu prise en compte en Afrique et par conséquent, dans les facultés de médecine, cette spécialité est presqu’inexistante. Ceci est dû au fait que dans le continent, les personnes du 3ème âge sont abritées par la cellule familiale et apprécient bien cette chaleur. De plus, lorsqu’elles souffrent d’un mal, elles se tournent vers la médecine traditionnelle à laquelle elles sont abonnées. D’ailleurs, elles sont encore nombreuses à redouter de recevoir des soins hospitaliers et les familles ignorent parfois tout ce que leur état peut impliquer.

Alzheimer, santé mentale affectée, hypertension, maladie des os et d’autres encore sont autant de maux auxquels sont confrontées les personnes âgées et certaines de ces pathologies les affectent parfois sans qu’on s’en rende compte. Pourtant, la population africaine sera trois fois plus vieillissante vers 2050 et pour cela, la gériatrie est une spécialité incontournable des futurs proche et lointain. Elle est consacrée au traitement des affections physiques, mentales, fonctionnelles et sociales des séniors ou malades âgés, en particulier des soins aigus, chroniques, de réhabilitation, de prévention et en fin de vie. Une discipline bien complète pour une meilleure prise en charge préventive ou curative de ces derniers.

Il convient réellement de s’intéresser à cette discipline, car même si elle est enseignée dans certaines facultés en Afrique, très peu s’y spécialisent. Par exemple en Côte d’Ivoire où cette spécialité est enseignée, on n’y retrouvait qu’un gériatre en 2018. Autre problème : des spécialistes d’autres disciplines médicales sont réticents face à la gériatrie, de peur que celle-ci supplante les leurs, déjà bien assises et admises. Sonia Ouali Hammami, professeur de médecine interne, se veut rassurante à ce sujet lorsqu’elle déclare : « on ne peut jamais être cardiologue à la place du cardiologue, mais on peut l’aider à évaluer le sujet âgé, on peut diagnostiquer chez un sujet âgé avec insuffisance cardiaque, un problème de nutrition ou de démence associé ».

En fin de compte, et c’est l’avis de certains experts, il faudrait créer des spécialités de gériatrie dans les systèmes de formation médicale.

En ce qui concerne la couverture sociale pour les populations gériatriques, le Sénégal est un brillant exemple. A travers son Plan Sésame, le pays assure la prise en charge gratuite des personnes âgées dans les hôpitaux publics. Vivement que cette voie soit suivie par les autres pays pour apporter des soins de qualité à la population vieillissante !