L’EAU EST L’UN DES BIENS LES PLUS PRÉCIEUX, SANS ELLE RIEN NE POUSSE ET RIEN NE VIT. MALGRÉ SON ABONDANCE SUR LA TERRE, SEUL 2,5% DE L’EAU DISPONIBLE SUR LA PLANÈTE EST DE L’EAU DOUCE C’EST-À-DIRE CONSOMMABLE. INDISPENSABLE POUR NOTRE SURVIE, L’EAU POTABLE N’EST PAS ACCESSIBLE À TOUS DE LA MÊME MANIÈRE CE QUI FAVORISE LE DÉVELOPPEMENT DE LA SOUS-NUTRITION.

Selon l’OMS – l’Organisme Mondial de la Santé – 50% des cas de sous-nutrition chez les enfants sont dus à la consommation d’eau non potable. Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à des services d’assainissement sûrs. Le secteur de l’eau l’assainissement et de l’hygiène, plus connu sous le terme de Water Access Sanitation and Hygiene (WASH) dans le secteur humanitaire manque cruellement de financements. C’est pourtant un de nos domaines d’expertise qui nous permet de lutter efficacement contre la faim, son développement et ses conséquences les plus graves. Des millions d’enfants qui devraient avoir accès à l’eau se retrouvent à consommer de l’eau non traitée, développent des maladies et en meurent.

DÉFINITION DE L’ACCÈS À L’EAU

L’accès à l’eau est un indicateur représentant la part de la population disposant d’un accès raisonnable à une quantité adéquate d’eau potable. Toujours selon l’OMS, la quantité adéquate d’eau potable représente au minimum 20 litres d’eau par habitant et par jour. On entend généralement par « accès raisonnable », un approvisionnement en eau potable disponible à moins de quinze minutes de marche du lieu d’habitation.

En 2010, les Nations Unies reconnaissent que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme » (résolution de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-unies en date du 28 juillet 2010).

Chacun a le droit à un approvisionnement en eau suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une eau potable et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques (boisson, assainissement individuel, lavage de linge, préparation des aliments, hygiène) et ce, partout dans le monde.

EST-CE QUE TOUT LE MONDE A ACCÈS À L’EAU ? COMBIEN DE PERSONNE N’ONT PAS D’ACCÈS À L’EAU POTABLE ? QUI SONT-ILS ?

En 2019, 785 millions de personnes ne disposent même pas d’un service de base d’alimentation en eau potable et 144 millions d’entre elles doivent utiliser des eaux de surface. Selon l’UNICEF et l’OMS, 1 personne sur 3 n’a pas accès à de l’eau salubre

Aujourd’hui près de 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau. Ce qui veut dire qu’elles n’ont soit pas accès chez elles, qu’elles ont accès à un puit qui se trouve plus ou moins loin de chez elle ou qu’elles ont des sources d’eau qu’elles consomment sans savoir si l’eau est traitée ou non. Selon les estimations, 3,6 milliards de personnes dans le monde vivent dans des zones où l’eau est une ressource potentiellement rare au moins un mois par an.

Enfin, des disparités d’accès entre zones rurales et urbaines sont mises en évidence dans le rapport commun de l’UNICEF et de l’OMS « Progrès en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène ». Les données récoltées indiquent que sur les 161 millions ayant recours à des eaux de surface non traitées (puisées dans des lacs, des cours d’eau ou des canaux d’irrigation), 150 millions vivent en zone rurale. Autre indicateur, les habitants en zone rurale ont un accès plus restreint aux latrines ou aux toilettes et pratique plus la défécation en plein air.

QUEL PAYS MANQUE D’EAU POTABLE ? POURQUOI L’ACCÈS EST INÉGAL ?

Les conflits, le dérèglement climatique, la pénurie croissante de l’eau, l’évolution démographique mais aussi l’urbanisation posent déjà des problèmes pour les systèmes d’alimentation en eau. D’ici 2025, la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique, c’est-à-dire lorsque la demande en eau dépasse les ressources en eau disponibles. C’est déjà le cas de 17 pays dans le monde dont L’Inde, la Lybie, le Qatar, le Botswana, les Emirats Arabes Unis, le Maroc, la Jordanie, le Pakistan ou encore le Liban selon le rapport 2019 de l’Institut des ressources mondiales. La France quant à elle, se situe dans la moyenne haute des pays en stress hydrique avec un positionnement de 59 sur 164 pays étudiés.